lundi 22 juin 2009

La Quebranthahuesos : 20 juin 2009 – Spectaculaire à tous les niveaux!




PERSPECTIVES POUR UN CYCLISME DURABLE
Communiqué n° 83


La dix-neuvième édition de la Quebrantahuesos a une fois de plus ravi près de dix mille participants à Sabinanigo dans la province espagnole d’Aragon par un temps assez ensoleillé et relativement frais.
L’attrait de cette épreuve culte du cyclosport européen ne fait qu’augmenter, à tel point que les organisateurs ont du refuser cette année près de vingt mille demandes d’inscriptions !
La Quebrantahuesos est une épreuve unique et magique qui offre un spectacle permanent  grâce à son parcours, à son organisation, et à la ferveur populaire qu’elle déclenche.

Le parcours immuable de la Quebrantahuesos (205 km et 3400 mètres de dénivelé) est un régal pour les yeux. A cheval sur la frontière franco-espagnole, il permet de découvrir des paysages grandioses et variés.
Un paysage d’alpages et de roches rouges dignes d’un western dans la montée du col du Somport (1640 m)malheureusement plongé dans le brouillard cette année et rendue pénible par un fort vent de nord.
La descente de la sauvage et verdoyante vallée d’Aspe qui abrite encore quelques ours avec un passage dans le Parc National des Pyrénées sur une route mouillée et glissante au début.
Le col de Marie Blanque (1035m), rendu célèbre par le Tour de France, en raison du caractère spectaculaire des quatre derniers kilomètres d’ascension à plus de 11% de moyenne.
La beauté pastorale du plateau du Benou sur lequel il n’est pas rare que les troupeaux de vaches ou de chevaux barrent la route des cyclistes.
La longue ascension de vingt neuf kilomètres du col du Pourtalet (1798 m), souvent synonyme de calvaire pour les moins entraînés, qui permet d’admirer l’Ossau (2884 m) et de constater que le pastoralisme est encore bien vivant dans le Béarn.
Le sublime passage en corniche de Hoz de Jaca qui marque la fin des difficultés avec deux kilomètres à plus de 10% à la verticale du lac de Bubal.

L’organisation grandiose mobilise plus de mille bénévoles et tout est parfait : la sécurité avec des signaleurs dans tous virages dangereux, les ravitaillement pléthoriques et une assistance technique omniprésente.

Le parrain de l’épreuve , Joan Llaneras, champion olympique de cyclisme sur piste à Pekin et quelques célébrités du cyclisme espagnol comme Escartin, Olano, Beloki ont honoré l’épreuve par leur participation tout comme Christophe Agnolutto venu en voisin depuis Pau.

Comme chaque année, de milliers de supporters s’étaient déplacés dans les cols et dans la ville de Sabinanigo. Les derniers kilomètres du Pourtalet sont le sommet de cette ferveur populaire et la haie de spectateurs qui s’écartent pour laisser passer les concurrents est un souvenir inoubliable qui donne à tous l’envie de revenir et de se faire porter vers le sommet par les venga ! aupa ! animo !

Le premier à franchir la ligne d’arrivée fut le basque Angel Vazquez en 5h 43 mn à 35,8 km/h devant l’ancien professionnel Aitor Quintana à 8 minutes. Le premier français, Jean-Marc Goudin, un habitué des podiums pyrénéens, était sixième à 17 minutes.
Bien plus tard, les derniers concurrents en terminaient vers dix-neuf heures après plus de douze heures de selle, applaudis comme les premiers, car cette épreuve valorise autant le défi personnel consistant à boucler le parcours que la stricte performance sportive, ce qui explique en partie son immense succès et en fait une référence du cyclisme pour tous.

Le point noir de la Quebrantahuesos est le manque de respect de l’environnement d’un très grand nombre de participants qui jettent sans vergogne leur déchets dans la nature car les cyclistes espagnols sont encore peu sensibles à ce problème. Heureusement, Roberto Iglesias, l’organisateur charismatique de l’épreuve, en est lui très conscient et agit afin d’améliorer la situation.
L’invitation de la Patrouille Eco Cyclo et d’un groupe important de Sud Velo Ne Jetez Plus soit au total près de trente participants français permet de sensibiliser les participants à l’intérieur du peloton même si la barrière de la langue pose quelques difficultés.
La mise en place de nombreux panneaux d’information et d’innombrables poubelles et le ravitaillement en eau à des citernes sans distribution de bouteilles incitent les concurrents à respecter la nature.
On peut cependant déplorer l’existence de ravitaillements « sauvages » dans Pourtalet où les gobelets rejetés par les concurrents s’envolaient dans la nature avec peu de chances de pouvoir les récupérer.
Cependant, de gros moyens sont mis en œuvre après l’épreuve pour ramasser le soir même le plus gros des déchets, le reste étant ramassé le lundi par des bénévoles à pied répartis sur l’ensemble du parcours.
Quebrantahuesos signifie « gypaète barbu » en espagnol, littéralement « celui qui casse les os », on rappellera en effet que la particularité de cet oiseau est de nettoyer la nature des carcasses d’animaux morts après la passage des vautours…Le nom même de l’épreuve est donc un appel au respect de l’environnement !

La Patrouille Eco Cyclo remercie Roberto Iglesias et toute son équipe pour leur accueil chaleureux, symbole de l’amitié transfrontalière entre organisateurs de cyclosportives.

La Patrouille Eco Cyclo de la Quebrantahuesos 2009

- Emile Arbes
- Jacques Barthou
- Philippe Bruant
- Pierre Gadiou
- Didier Garat
- Philippe Pouey
- Manu Pina

Pierre Gadiou. 06/2009

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