L’Amstel Gold Race - version cyclotourisme - est la plus importante épreuve cycliste organisée au Pays-Bas. Le nombre de participants est limité à douze mille cyclistes répartis sur cinq parcours de 50, 100, 150, 200 et 250 kilomètres. Les places sont très recherchées et attribuées dès le mois de novembre par tirage au sort.
Cette année, trois patrouilleurs Eco Cyclo curieux de découvrir les comportements cyclistes en dehors de l’hexagone étaient de la partie, vingt quatre heures avant les professionnels, sur le grand parcours de deux cent cinquante kilomètres et trois mille mètres de dénivelé, quasiment identique à celui de la course, de quoi réviser sa géographie et se convaincre que la Hollande n’est pas qu’un plat pays.
L’Amstel Gold Race Cyclo est organisé selon la formule de la randosportive très appréciée en Hollande et en Belgique où les cyclosportives ont pratiquement disparu. L’heure de départ est libre, il n’y a pas de classement mais seulement un chronométrage sur la totalité du parcours et dans quelques côtes mythiques. Les hollandais sont les plus nombreux dans les multiples pelotons mais l’ambiance est internationale avec de forts contingents belges, allemands et anglais. En revanche, les français sont rares bien que Maastricht ne soit qu’à quatre cents kilomètres de Paris. Tous les styles de cyclistes se côtoient et se respectent, du compétiteur affuté au pur cyclotouriste.
Le départ et l’arrivée sont situés à Valkenburg, petite ville touristique située à quelques kilomètres de Maastricht dans la province néerlandaise du Sud Limbourg. Cette année, le temps était frais au départ (4 degrés) mais sec et parfois ensoleillé sur les trois quarts du parcours mais la fin du parcours a été rendu particulièrement difficile par des chutes de pluie abondantes et glacées et la plupart des participants arrivaient au sommet du Cauberg transis et pressés d'en terminer .
Le parcours de l’Amstel se caractérise par une succession de « berg » (monts en hollandais) parfois très pentus dont la longueur est comprise entre un et quatre kilomètres Dans les murs les plus célèbres comme le Kruisberg ou le Keuteberg et son passage à 23 %, de nombreux supporters encouragent les cyclistes. D’autres monts présentent un aspect surprenant comme le Drielandenpunt - point culminant des Pays-Bas (325 mètres d’altitude) dont la route décrit de larges lacets dans une magnifique forêt de sapins qui n’est pas sans rappeler le Jura! Ici, les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne se confondent et l’Europe est une réalité. Les paysages sont superbes et permettent de découvrir des aspects inattendus de la campagne hollandaise : troupeaux de moutons, villages colorés, falaises rocheuses…L’arrivée située au sommet du mythique Cauberg au dessus de Valkenburg constitue un moment fort. La rudesse de la pente et le poids des kilomètres dans les jambes en font un obstacle redoutable mais la présence de spectateurs, les panneaux qui annoncent tous les cents mètres la distance restant à parcourir, les caméras, le speaker qui hurle le nom de chaque arrivant…procurent une sorte d’euphorie.
L’organisation de l’Amstel Gold Race cyclo est remarquable à tous points de vue : fléchage, assistance mécanique, ravitaillement copieux et bien situés, sécurisation des carrefours…
L’installation à chaque ravitaillement de toilettes, d’urinoirs et de nombreux conteneurs à ordures est exemplaire et démontre une réelle prise en compte des enjeux environnementaux par les organisateurs. Cependant, nous avons constaté que de nombreux cyclistes hollandais n’hésitent pas à se délester de leurs déchets dans la nature et que comme en France des progrès comportementaux restent à acomplir.
L’Amstel Gold Race est un exemple réussi de cyclisme de masse à caractère sportif. Le succès grandissant de ce type de randosportives se déroulant sur des parcours prestigieux en Belgique, au Pays-Bas ou en Espagne pourrait bien préfigurer une des évolutions du cyclosport en France dans les années à venir.
- Les Patrouilleurs de l’Amstel Gold Race 2012: Laurent Lespagnol, Didier Liger, Pierre Gadiou.
1 commentaire:
Bel article, Pierre ! Comme toi, je pense que l'avènement du randosport français est plus que souhaitable.
Effectivement, quelques papiers d'emballage sur le trajet, mais dans les ravitos chacun se débarrassait consciencieusement de ses déchets dans les énormes tonneaux-poubelles, toujours judicieusement placés.
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