PERSPECTIVES POUR UN CYCLISME DURABLE
Communiqué n° 436
7h
15 une longue procession prend possession de la route. Le pèlerinage ardéchois
du mois de juin… Partis bien plus tard, retrouvant quelques camarades de route,
fidèles des grands rendez-vous cyclos,
nous remontons sans empressement un cortège dont on ne peut voir le
bout.
Maillots de tous club, vélos de toutes marques... Les paysages sont
superbes, les villages toujours aussi décorés, l’accueil, invariablement chaleureux
... C’est l’Ardéchoise !
Passé
le Cheylard, le peloton s’allonge, des espaces apparaissent entre les pelotons
qui ne cessent de se faire et de se défaire. Le plaisir de rouler est intact,
on en oublie presque les mauvaises conditions météorologiques annoncées…
Arrivés à Mézilhac, point de séparation des grands parcours, le ciel est noir
et en basculant dans la descente les premières gouttes tombent. Le temps est à
la pluie, une pluie tenace, une fois de plus… A Burzet, il pleut franchement,
des vagues de brouillards s’accrochent aux reliefs, la température baisse, nous
ne sommes plus qu’à deux et le resterons. A proximité du Mont Gerbier de Joncs,
les visages sont inquiets. Au ravitaillement, on annonce 4c°, la route sur les
sommets est détrempée...
C’est bientôt la descente rapide sur Saint Martial, on
s’y jette glacés, certains descendent à pied, d’autres se figent sur le bas
côté ou dans des abris de fortune. Tous grelottent… Saint Martial rallié, nous
décidons de prendre un café. Descendus du vélo les commandes répondent mal, impossible
d’entrer dans le café, un peloton immobile et compact en occupe tout l’espace.
On nous indique une salle communale toute proche, on y entre en claquant des
dents. A l’intérieur scène de naufrage, c’est l’hypothermie collective, on se débarrasse des maillots, on essore les
chaussettes, on tente de se réchauffer.
Pompiers et bénévoles s’activent
amicalement, s’inquiètent de l’état de chacun … On annonce des bus, certains
visages disent qu’ils ne repartiront pas. Nous finissons par rechausser nos habits
humides, jetons une œil dehors : un bus plein et un rayon de soleil
ironique...en selle. L’air est plus doux, la pluie moins dense, on sècherait
presque. Les muscles s’assouplissent, on reprend le rythme, on double des
cyclos engoncés dans des sacs poubelles, des couverture de survie dépassent des
chaussures ou se froissent sous les maillots… Saint Agrève, Rochepaule ; Saint
Félicien n’est plus très loin, la journée s’étire, on appuie sur les pédales et
ça répond. La ligne d’arrivée est passée, les amis retrouvés. On aura de quoi
se raconter…
(Et
faut il l’ajouter, on l’aime toujours l’Ardéchoise !)
François
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